Si vous avez déjà été fasciné par les paysages enchanteurs et les récits captivants du cinéma chinois, il y a de fortes chances que ce nom vous soit familier. Gong Li (巩俐), souvent qualifiée de « première dame de la cinquième génération », n'est pas seulement un nom connu dans son pays ; c'est une star mondiale qui a contribué à faire connaître les histoires et l'esthétique chinoises sur la scène internationale.
Ses talents d'actrice impeccables, associés à sa grâce et à son charisme à l'écran, ont fait d'elle l'une des figures les plus influentes du cinéma chinois.
De ses rôles inoubliables dans les chefs-d'œuvre de Zhang Yimou (张艺谋) à ses performances dans les superproductions hollywoodiennes, Gong Li a du constituer une filmographie diversifiée qui traverse les frontières culturelles et ouvre de nouvelles voies.
Enfance et éducation précoce
Née le 31 décembre 1965 à Shenyang, dans le Liaoning, en Chine, Gong Li (巩俐) a connu des débuts modestes. Cadette d'une famille de cinq enfants, elle a été élevée dans une période de turbulences politiques pendant la révolution culturelle. Son père était professeur d'économie et sa mère institutrice, tous deux lui ont inspiré sa passion pour l'apprentissage et les arts.
Pendant son adolescence, Gong Li a commencé à cultiver sa passion pour les arts de la scène ; en 1985 elle est acceptée dans l'une des plus prestigieuses institutions d'art dramatique de Chine, l'Académie centrale d'art dramatique (中央戏剧学院) à Pékin.
C'est là qu'elle a affiné son talent brut pour en faire un métier, sous la direction de professeurs et de mentors renommés.
L'Académie a non seulement perfectionné ses talents d'actrice, mais elle a également posé les bases de sa compréhension de l'art dramatique. Le temps qu'elle y a passé l'a transformée en une actrice capable de plonger au cœur de ses personnages et de restituer des émotions complexes avec une étonnante authenticité.
C'est à l'Académie centrale d'art dramatique qu'elle a rencontré pour la première fois un réalisateur en herbe, Zhang Yimou (张艺谋). Elle était loin de se douter à l'époque que cette rencontre fortuite déboucherait sur l'une des collaborations les plus emblématiques de l'histoire du cinéma chinois.
Percée et ascension vers la célébrité
En 1987, alors qu'elle vient d'obtenir son diplôme, Zhang Yimou lui confie le rôle de le Sorgho rouge (红高粱), son premier film en tant que réalisateur. Avec pour toile de fond une exploitation viticole de Shandong, Gong Li a interprété une jeune femme au caractère bien trempé, d'une manière époustouflante.
Ce film n'a pas seulement remporté l'Ours d'or au 38e Festival international du film de Berlin, il a également permis à Gong de goûter pour la première fois à la reconnaissance internationale. Ses prouesses d'actrice, combinées à son naturel et ont trouvé un écho auprès du public et ont fait d'elle un talent extraordinaire.
Sa performance profondément émotionnelle et sensible a montré au monde entier que les actrices chinoises pouvaient interpréter des rôles complexes aussi bien, sinon mieux, que leurs homologues occidentales.
Le partenariat entre Gong Li et Zhang Yimou ne s'est pas arrêté là. Leur collaboration s'est poursuivie à la fin des années 80 et au début des années 90, donnant lieu à une série de films qui sont devenus des classiques du cinéma chinois. Ses performances nuancées dans des films comme Épouses et Concubines (大红灯笼高高挂), Qiu Ju, une femme chinoise (秋菊打官司) et Vivre ! (活着) ont valu à Gong une large reconnaissance.
Elle est devenue le visage du mouvement cinématographique chinois de la cinquième génération, qui cherchait à examiner, réinterpréter et exprimer artistiquement les périodes turbulentes de l'histoire récente de la Chine.
Mélange fascinant de beauté, de grâce et d'immense talent, Gong Li (巩俐) n'a cessé de consolider son statut d'actrice chinoise de premier plan. Mais ce n'était que le premier acte. Le rideau était sur le point de se lever sur une scène encore plus grandiose : Gong Li faisait son entrée dans le cinéma international, apportant son style unique et son esprit indomptable à un public mondial.
Acclamation internationale
La carrière de Gong Li est jalonnée d'une étape importante : son entrée dans le cinéma international. Déjà une figure célèbre du cinéma chinois, elle était sur le point d'étendre sa portée, en captivant le public mondial avec sa touche artistique unique.
C'est avec Adieu ma concubine (霸王别姬), réalisé par Chen Kaige (陈凯歌), qu'elle fait sa percée sur la scène internationale.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'un film de Zhang Yimou, cette épopée d'amour et de trahison sur fond d'histoire chinoise a connu un succès colossal, devenant le premier film chinois à remporter la Palme d'or au Festival de Cannes.
L'interprétation émouvante de Gong Li dans le rôle d'une courtisane fougueuse a renforcé son statut d'icône cinématographique mondiale.
Mais Gong Li ne s'est pas arrêtée là. Elle a fait ses débuts à Hollywood dans Miami Vice en 2006, dans le rôle d'une trafiquante de drogue sino-cubaine. Il s'agit d'un changement important par rapport à ses rôles précédents, qui prouve sa polyvalence et sa volonté de se remettre en question. Bien que le film ait reçu des critiques mitigées, la performance de Gong Li a été très appréciée, les critiques soulignant sa capacité à briller même dans un film d'action.
Son rôle le plus marquant à Hollywood a peut-être été celui de Hatsumomo dans Mémoires d'une geisha (艺伎回忆录) en 2005. Malgré la controverse entourant la distribution de rôles japonais à des actrices chinoises, l'interprétation de Gong Li dans le rôle d'une geisha intrigante et jalouse a été largement applaudie. Sa performance nuancée a donné de la profondeur au personnage, faisant de Hatsumomo plus qu'une simple méchante, mais un personnage imparfait et complexe, produit de ses circonstances.
Des épopées chinoises aux superproductions hollywoodiennes, Gong Li a prouvé à maintes reprises qu'elle n'est pas seulement une actrice, mais un caméléon capable de se métamorphoser en n'importe quel personnage. Sa transition vers le cinéma international a non seulement témoigné de son immense talent et de sa polyvalence, mais elle a également ouvert la voie à d'autres actrices chinoises pour qu'elles puissent se faire une place sur la scène mondiale.
Gong Li au 21e siècle
À l'aube du nouveau millénaire, Gong Li a continué à démontrer sa polyvalence et son engagement envers son métier. Dans le film La Cité interdite (满城尽带黄金甲), réalisé en 2006 par Zhang Yimou, elle incarne l'impératrice, un personnage aux prises avec une situation familiale complexe et des luttes personnelles dans un contexte impérial. Ce film, avec sa grandeur et son extravagance, lui a permis d'incarner un personnage aux proportions épiques, enrichissant encore son répertoire.
En 2014, Gong Li a de nouveau travaillé avec Zhang Yimou sur le film Coming Home (归来), où elle a joué le rôle d'une femme souffrant d'amnésie et attendant le retour de son mari, un prisonnier politique. Sa performance, profondément émouvante et poignante, a été applaudie par la critique et le public.
Sa capacité à passer d'un rôle à l'autre dans le cinéma chinois et à Hollywood a continué d'impressionner dans la nouvelle ère. Qu'il s'agisse de son rôle de sorcière dans le film de Disney Mulan ou de sa prestation acclamée par la critique dans le film de Lou Ye (娄烨) Saturday Fiction (兰心大剧院), elle a continué à repousser les limites et à livrer des performances mémorables.
En résumé, Gong Li a toujours choisi des rôles qui repoussent les limites, ce qui fait d'elle une source d'inspiration pour les jeunes générations d'acteurs et d'actrices en Chine et ailleurs.
Prix et reconnaissances de Gong Li
Préparez-vous à une salve d'applaudissements, car il est temps de mettre en lumière la pléthore de prix et de récompenses décernés à Gong Li. Des récompenses locales aux honneurs internationaux, les prouesses d'actrice et l'attrait durable de Gong Li ont été célébrés à maintes reprises.
En Chine, Gong Li a souvent été récompensée par les prestigieux Golden Rooster Awards, les plus grands prix cinématographiques chinois. Pour Le Sorgho rouge, elle a remporté le prix de la meilleure actrice, donnant ainsi le ton à son illustre carrière. Elle a ensuite remporté le même prix pour son interprétation émouvante dans Qiu Ju, une femme chinoise.
Sur le plan international, elle a fait parler d'elle très tôt en remportant le prix de la meilleure actrice au festival de Venise pour Qiu Ju, une femme chinoise. Le film Adieu ma concubine a remporté la Palme d'or à Cannes, une première pour un film chinois, tandis que Vivre ! a obtenu le Grand prix du jury au même festival.
C'est en 1992 qu'elle reçoit l'Ours d'argent de la meilleure actrice au 42e Festival international du film de Berlin pour son rôle dans Épouses et Concubines. Son interprétation saisissante a confirmé sa capacité à dépeindre des émotions complexes et à donner vie à des histoires uniques.
En 2006, elle a été nommée « Officier de l'Ordre français des Arts et des Lettres » en reconnaissance de son importante contribution aux arts. Gong Li a également été membre du jury lors des 50e, 59e et 70e éditions du festival de Cannes, ce qui témoigne de sa stature dans le cinéma mondial.
En 2019, lors de la 32e édition des European Film Awards, elle a reçu le prestigieux prix Achievement in World Cinema, consolidant ainsi son statut d'icône cinématographique internationale.
Tout au long de sa carrière, Gong Li a reçu d'innombrables prix et reconnaissances ; chacun représentant un chapitre de son histoire, un rôle auquel elle a donné vie et un pan de l'histoire du cinéma qu'elle a façonné.
Vie personnelle et impact sur la société
Gong Li a toujours entretenu un certain mystère quant à sa vie privée. En 1996, elle a épousé l'homme d'affaires singapourien Ooi Hoe Soeng et a été naturalisée singapourienne. Le couple a divorcé en 2010, mais Gong continue de mener une vie personnelle discrète, choisissant de garder les projecteurs braqués sur sa carrière. En 2019, elle a épouse le musicien Jean-Michel Jarre.
Au-delà des paillettes et du glamour de sa vie professionnelle, elle a également défendu avec passion des causes environnementales. Ambassadrice de Greenpeace depuis 2009, elle use de son influence pour sensibiliser le public aux questions environnementales, notamment à la nécessité de réduire les déchets plastiques en Chine.
Par ailleurs, l'impact de Gong Li va bien au-delà de sa filmographie. Son succès a permis à d'autres actrices asiatiques de percer dans le cinéma international, élargissant ainsi la portée et la visibilité des talents asiatiques sur la scène mondiale. Elle a contribué à briser les stéréotypes et a introduit des récits et des points de vue asiatiques authentiques dans le cinéma grand public.
En outre, ses interprétations à l'écran n'ont pas seulement diverti, elles ont aussi mis en lumière le sort des femmes dans la société chinoise, leurs luttes, leur force et leur résilience. Qu'elle incarne une concubine, une paysanne ou une veuve au caractère bien trempé, Gong Li a incarné l'esprit des femmes chinoises, ce qui fait d'elle une source d'inspiration pour de nombreuses personnes.
En conclusion, Gong Li est une actrice remarquable qui a façonné le paysage du cinéma chinois et mondial ; son parcours nous rappelle que le cinéma a le pouvoir de transcender les frontières, de raconter des histoires passionnantes et d'inspirer le changement. Il ne s'agit pas seulement des films dans lesquels elle a joué, mais aussi de la voie qu'elle a tracée pour les autres.
Sa capacité à apporter de la profondeur, des nuances et de l'authenticité à chacun de ses rôles a non seulement diverti les spectateurs du monde entier, mais a également suscité de l'intérêt sur la culture chinoise, l'histoire et le rôle des femmes dans la société. Elle a remis en question les perceptions et invité les spectateurs du monde entier à apprécier la richesse du cinéma chinois.